Si les hormones restent difficiles à appréhender et à comprendre, l’hormone de croissance elle a suscité de nombreuses études de scientifiques et de spécialistes du sport. Si sa sécrétion est aujourd’hui connue, on s’interroge alors sur les meilleures façons de tirer pleinement profit de cette hormone. Cette interrogation place alors la nature même des entrainements au centre des préoccupations.
L’hormone de croissance, une hormone anabolisante
Contrairement à d’autres hormones, l’hormone de croissance porte parfaitement son nom, puisqu’elle est directement liée à la croissance des cellules de l’organisme. Comme nous allons le voir, l’hormone de croissance est anabolisante pour tous les métabolismes de notre corps et présente ainsi de multiples effets bénéfiques.
L’hormone de croissance est ainsi anabolisante en ce qui concerne le métabolisme des glucides mais aussi pour le métabolisme lipidique. C’est en effet cette même hormone de croissance qui va permettre de favoriser la mobilisation des réserves lipidiques.
Cependant, l’hormone de croissance reste une des hormones les plus étudiées en raison de ses vertus anabolisantes sur le métabolisme protéique.
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L’hormone de croissance et les IGFs
On présente souvent l’hormone de croissance, comme du reste pour toutes les hormones anabolisantes, comme agissant directement sur la synthèse protéique. Cependant le processus reste un peu plus complexe. La sécrétion d’hormone de croissance va se diffuser dans notre système sanguin, et cette augmentation du taux d’hormone de croissance va à son tour favoriser la sécrétion des facteurs de croissance insulino-semblables, abrégés par la suite sous le sigle d’IGFs.
Produits par le foie ou issus des graisses et des cellules musculaires, ces IGFs vont se fixer sur des récepteurs des cellules musculaires ? C’est de cette manière que seront alors mis en œuvre les effets anabolisants de cette hormone de croissance.
L’effet anabolisant de l’hormone
En gardant à l’esprit ce fonctionnement particulier (l’hormone de croissance favorise l’apparition des IGFs qui permette alors aux effets bénéfiques de l’hormone de se faire pleinement sentir), il est alors essentiel de revenir sur les bénéfices de cette synthèse protéique.
C’est grâce à cette synthèse protéique, que les cellules musculaires vont pouvoir se construire et se développer et donc entrainer une croissance de la masse musculaire. Il est utile aussi d’appréhender plus en détails cette croissance de la masse musculaire.
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La croissance de la masse musculaire
Ainsi la croissance musculaire résulte d’une réparation de nos fibres musculaires. Ces dernières, soumises aux entrainements, sont donc abimés par la répétition et l’intensité des efforts. Notre organisme va alors reconstituer ces fibres musculaires en faisant en sorte qu’elles puissent résister à de tels efforts. Ainsi, le muscle est-il reconstitué de manière plus importante, constituant ainsi cette fameuse prise de masse musculaire.
On sait donc, que cette dernière résulte de la synthèse protéique et il découle des constations ci-dessus, que cette croissance de la masse musculaire impose à notre organisme de disposer du temps nécessaire à cette « réparation » mais aussi de tous les nutriments lui permettant de mener à bien ce processus.
Ainsi si l’hormone de croissance favorise la croissance musculaire (par le biais de la synthèse protéique), il nous faut aussi tenir compte de l’alimentation de manière générale mais aussi du temps de repos et de récupération.
Des entrainements à la carte pour profiter de ces bienfaits
Puisqu’on connait de manière plus ou moins précise les effets bénéfiques pour l’organisme de la sécrétion de cette hormone de croissance, on pourrait alors croire, qu’il suffit de se soumettre à des entrainements divers et variés pour voir cette sécrétion augmenter dans les mêmes proportions. Cependant, de nombreuses études ont été menées, et on peut alors avancer, que cette sécrétion d’hormone de croissance est à considérer en fonction de la nature de ces entrainements. Pour être plus clair et plus pratique, le taux d’hormone de croissance et d’IGFs dans le sang n’est pas les seuls éléments à prendre en compte, car la nature des entrainements sera aussi un des facteurs influant sur les bienfaits de cette hormone. Il est alors naturel de distinguer deux types d’entrainement, à savoir l’entrainement aérobie et les entrainements de musculation. Les effets sont alors différents.
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L’hormone de croissance et l’exercice aérobie
Pour ces exercices aérobie, c’est l’intensité qui semble déterminer cette sécrétion de l’hormone de croissance. Ainsi, des exercices de forte intensité seront alors plus bénéfiques en ce qui concerne cette sécrétion. L’hormone de croissance ainsi libérée dans notre organisme sera alors à l’origine d’une favorisation du métabolisme des graisses, en accélérant et en facilitant l’utilisation des lipides stockés dans l’organisme. Les études démontrent précisément l’importance de cette intensité, en notant que l’effet se fait alors très marqué après 10 minutes d’exercice intensif, pratiqué à 70 % environ de la VO2 MAX.
L’hormone de croissance et les entrainements de musculation
Pour ce qui concerne les entrainements de musculation, l’important était alors de savoir si il fallait privilégier l’intensité des efforts ou le volume d’entrainement. La multiplication des séries légères est-elle plus ou moins bénéfique que des séries plus restreintes en quantité mais avec des charges plus lourdes ? C’est sur ce débat entre intensité et volume, que les études scientifiques ont apporté une réponse, permettant ainsi d’adapter les différentes séances d’entrainement.
On constate ainsi une plus forte sécrétion d’hormone de croissance lorsque les séries sont plus nombreuses avec une intensité réduite. L’écart entre le taux d’hormone de croissance peut alors être important et les études précisent le gain nettement plus important avec un volume plus important et une intensité faible ou modérée que lors des entrainements avec peu de répétitions mais une intensité importante. La multiplication des études permet aussi de préciser, que la technique optimale pour voir l’hormone de croissance s’accroitre dans l’organisme serait de mixer les deux types d’entrainement.
L’hormone après les entrainements
Si l’hormone de croissance est donc à étudier aussi en fonction des exercices qui ont provoqué sa sécrétion, il est enfin important de souligner que dans le cas de ces entrainements à faible intensité (ou intensité modérée) mais avec un volume de travail important, le taux de cette hormone reste important même 90 minutes après la fin de ce dernier. Or, comme nous l’avons précisé ci-dessus, c’est dans les deux heures après l’entrainement, que l’hormone de croissance sera la plus bénéfique en ce qui concerne l’anabolisme.
L’hormone de croissance et l’alimentation
On a donc constaté, que si l’hormone de croissance est bénéfique dans tous les programmes d’entrainement qu’il s’agisse de musculation mais aussi d’autres activités, elle est sécrétée aussi en plus forte quantité lorsque l’on se soumet à ces mêmes entrainements. Un cercle vertueux donc semble se dessiner. Il reste aussi important de s’intéresser aux différentes méthodes permettant de solliciter une plus forte sécrétion d’hormone de croissance.
L’alimentation en fait partie. Aussi est-il constaté, que la production de l’hormone de croissance est inversement liée au taux de glycémie. Ainsi, plus le taux de sucre est élevé et plus le taux de cette hormone sera bas, et inversement. L’hormone de croissance se trouve donc liée à l’insuline, une autre hormone anabolisante. Pour favoriser la sécrétion de cette hormone de croissance, on cherchera alors à contrôler cette glycémie, notamment en bannissant tous les sucres rapides. Ces sucres rapides seront à proscrire surtout avant les entrainements.