Si à l’instar de 4 adultes sur 10 vous souffrez d’une allergie alimentaire, vous serez sûrement intéressé d’apprendre pourquoi une simple bouchée de sandwich au beurre de cacahuète peut vous envoyer aux urgences, alors que pour d’autres elle sera simplement synonyme de prise de poids.
Généralement, toutes les réactions allergiques sont consécutives à des réactions non adaptées du mécanisme de défense du corps contre les envahisseurs étrangers. Votre système immunitaire réagit à la menace en envoyant des anticorps, qui à leur tour déclenchent la libération de produits chimiques afin de protéger votre corps ; comme le nez qui coule, les yeux qui piquent mais la réaction peut aller jusqu’à vous empêcher de respirer.
Bien que tous les aliments puissent provoquer de telles réactions allergiques, certains sont connus pour provoquer des réactions inadaptées au niveau du système immunitaire, tandis que d’autres sont presque universellement inoffensifs pour la race humaine. Les noix, les graines et les crustacés sont des allergènes bien connus, comme le sont le maïs, le lait, le soja, les œufs et le blé. En réalité, ils représentent 90 pour cent des allergies alimentaires en France.
Une protéine responsable des allergies
Bien qu’il puisse sembler qu’un corps de crevette, qu’une fève ou que le lait d’un mammifère soient des substances très différentes, le fil conducteur qui unit les huit grands allergènes est le type de protéines qu’ils contiennent.
« Il est assez clair que tous ces aliments n’ont pas grand-chose en commun », a déclaré Scott Sicherer, Professeur de Pédiatrie à l’Institut des allergies alimentaires à New York. « Ce qui semble les différencier ce sont les protéines qu’ils contiennent, qui sont à l’origine de l’allergie. Elles sont relativement stables lors de la digestion, ce qui permet sans doute au système immunitaire d’y réagir plus facilement. »
Lorsque les protéines en question sont repérées par le système immunitaire chez les personnes souffrant d’allergies, les scientifiques pensent que le type d’anticorps mis en action qui pose problème est l’immunoglobuline E (IgE), que les humains ont avant tout développé comme moyen de défense contre les parasites.
La composition de l’IgE est différente chez chaque individu, et les personnes souffrant d’allergies auront généralement plus de ces anticorps. La tendance qu’ont les IgE à attaquer une substance inoffensive est héréditaire. Ces anticorps IgE « confus » sont donc transmis. C’est peut-être la raison pour laquelle les enfants dont les parents sont sujets aux allergies sont davantage susceptibles de développer des allergies, mais pas nécessairement des allergies aux mêmes choses.